Aux confins du Vexin Français, à quelques encablures de la Normandie, le village de Buhy et les hameaux de Buchet et de la Norée se font face de part et d’autre de la D14, dans un paysage de vallons, de bois et de coteaux.
Buhy est un village d’un peu plus de 300 habitants, dont le nom viendrait du saxon Buhui ou Buhi qui signifie la butte blanche, en probable lien avec les affleurements de calcaire que l’on devine encore ça et là.
En arrivant à Buhy, on ne peut manquer l’imposant mur d’enceinte et les bâtiments de la ferme de Buhy.
En lieu et place de ce vaste domaine agricole de 250 hectares se dressait jadis un imposant château de 89 pièces, aujourd’hui disparu mais dont on retrouve trace sur d’anciens documents du XVIIIe siècle, avec sa cour d’honneur et son vaste parc boisé parcouru d’allées cavalières qui se rejoignent sur carrefour en étoile.
Ci-dessous une gravure qui représenterait le châtelet donnant accès à la cour d’honneur du château.
L’histoire de Buhy est marquée par plusieurs grandes familles de seigneurs dont les seigneurs de Trie (en rapport avec les communes de Gisors et de Trie-Château) et la famille de Mornay.
Philippe de Mornay, homme d’armes et de lettres, théologien et conseiller du futur roi Henri IV, naquit au château de Buhy en 1549. Converti au protestantisme durant son enfance, il fût un rescapé du massacre de la Saint Barthélémy. Il prit activement part à la rédaction de l’Edit de Nantes et contribua à la création de l’Académie Protestante de Saumur. Sa dévotion à la cause protestante lui vaudra d’être surnommé le Pape des Huguenots.
Le parc du château de Buhy et ses allées auraient été plantés à l’initiative d’Henri IV qui avait eu l’occasion de séjourner ici.
Au XIXe siècle, François–Joseph Robert de Lignerac, dit Duc de Caylus, réside au Château de Buhy. Ne pouvant faire face aux travaux d’entretien du château et aux nouvelles taxes sur les portes, fenêtres et autres signes extérieurs de richesse, il le démantela en 1842.
Les bâtiments de ferme qui subsistent, correspondent pour partie au logis Renaissance ; le mur en arrondi appartenant quant à lui au mur d’enceinte de la cour d’honneur.
La ferme pratique aujourd’hui la culture céréalière et l’élevage de bovins.
Juste en surplomb de celle-ci se trouve le village de Buhy et l’église Saint-Saturnin. Initialement édifiée au XIIe siècle, elle fût détruite en 1877, puis reconstruite peu après, vraisemblablement avec les pierres issues du démantèlement du château, quelques décennies plus tôt.
On a d’ici un beau point de vue sur les collines environnantes.
Comme le rappelle Laure Hache, guide du PNR, qui anime cette balade du dimanche, les noms des lieux-dits, rues ou parcelles font bien souvent référence au relief, aux végétaux, à un usage ou à une famille.
Ainsi, sur les hauteurs du village se trouvent des terres agricoles cadastrées sous le nom de « Grande Bourgogne » dont on peut attribuer l’origine aux vignes qui furent autrefois cultivées ici, mais aussi à la culture du sainfoin, plante fourragère destinée à l’alimentation du bétail, également appelée foin de Bourgogne.
De l’autre côté de la D14, Buchet et la Norée sont bâtis le long du Cudron, un affluent de l’Epte, dont le cours alimentait pas moins de trois moulins, à présent disparus, sur ces seuls hameaux : moulins à blé, moulin à tan (écorce de chêne broyée servant à la préparation des cuirs dans les tanneries).
Outre la meunerie, la force hydraulique du Cudron a permis de développer ici une importante activité industrielle à partir du XIXe siècle.
Le moulin de la Norée abrita une papeterie puis une filature de coton.
La manufacture de Buchet hébergea une scierie où furent produits chaises, brancards et éléments de carrosseries hippomobiles. Suite à un incendie en 1879, l’usine fut reconstruite et fabriqua alors des traverses de chemin de fer.
L’ensemble de ces activités a progressivement disparu dans la première moitié du XXe siècle.
Depuis Buchet, il est possible de gagner une pelouse calcicole sur les hauteurs de la colline, puis de de continuer jusqu’au château de Héloy (propriété privée) avant de rejoindre Buhy en faisant une boucle.
— Attention, prudence extrême en traversant la D14 ! —
Le chateau feodal aurait ete sur les hauteurs de Buhy … jamais trouvé de traces.
Tu as oublié de photographier le lavoir de Buhy (je pense que tu as photographier que celui de Buchet).
Sur la pelouse calcicole – l idéal est de passer par le haut du sentier et en logeant la foret on tombe sur une vierge dans un petit trou de foret (j ai couru des 10aines de fois et je suis passé souvent sans la voir).
Trés beau coin et sur le chemin d une randonnee du Vexin – la V4 je crois.
Yael
Merci pour le complément Yaël. Il s’agissait d’une sortie organisée par le PNR. Nous n’avons en effet pas vu le lavoir de Buhy, ni la vierge dont tu parles…