Dans son écrin de nature, le Château de la Bûcherie invite à la sérénité

Quel enchantement que de pénétrer dans un tel lieu !

C’est sur ce vaste domaine de 76 hectares situé sur la commune de Saint-Cyr-en-Arthies que se dresse le Château de la Bûcherie. Il abrite aujourd’hui un hôtel et un restaurant. Le domaine, composé de bois, de prairies, de pièces d’eau et d’un immense parc arboré est un petit bijou pour les amoureux de la nature.

Il fut occupé dès le XIe siècle par le seigneur Raoul de Saint-Cyr qui y possédait un manoir, alors probablement situé dans le fond du vallon.

Un premier château, dont il ne reste aucune trace, fut édifié sur l’autre flanc de la colline au XIVe siècle.

La famille de Dampont, des seigneurs possédant différentes terres sur le territoire du Vexin, occupa les lieux entre les XVe et XVIe siècles.

Ce n’est qu’au XVIIIe siècle qu’un nouveau château fut construit sur l’emplacement actuel par la famille de Sailly, propriétaire des terres de Saint-Cyr dès la seconde moitié du XVIe siècle.

Le domaine passa par la suite aux mains de la famille Gogué de Moussonvillers, les derniers seigneurs de Saint-Cyr, avant d’être presque totalement détruit sous la Révolution.

Il fut racheté en 1808 par le Comte de Slade qui réhabilita le château alors à l’état de ruine, mais ce n’est qu’en 1850 que ce dernier reprit progressivement vie grâce à Ambroise Firmin-Didot, issu d’une puissante famille d’imprimeurs. Le château fut reconstruit dans un style Louis XIII, et agrandi d’une nouvelle aile.

Diverses annexes furent édifiées dont des écuries et une laiterie décorées de faïences, une ferme, mais surtout un pavillon de style néo-normand à la façade parée de pans de bois, uniquement destiné à accueillir une bibliothèque. Au fil des générations, les Didot-Firmin y rassemblèrent une collection de près de 20 000 livres et manuscrits. Outre dictionnaires et encyclopédies, on pouvait y trouver de nombreux ouvrages consacrés à la langue française, à la typographie – à l’évolution de laquelle la famille contribua grandement – ainsi qu’à l’histoire locale ou plus éloignée, à l’archéologie, aux récits de voyage… ou encore d’autres écrits relatifs au grec et au latin – Ambroise Firmin-Didot étant profondément attaché à ces langues et cultures anciennes que son ami et précepteur, le philosophe et érudit grec Koraïs, lui avait enseignées, au point de fonder le premier Comité philhellène de Paris.

En 1864, Firmin-Didot fit également redessiner le parc par le paysagiste de renom Jean-Pierre Barillet-Deschamps, auquel le baron Haussmann donna pour la première fois le titre de « Jardinier en chef du Service des Promenades et Plantations de la Ville de Paris ». L’homme fut notamment à l’origine de tous les grands parcs parisiens du Second Empire (Bois de Boulogne, Bois de Vincennes, Buttes-Chaumont, Parc Montsouris, Parc Monceau). À Saint-Cyr, il aménagea notamment des cascades et des grottes recouvertes de coquillages dans le fond du vallon.

Le domaine de Saint-Cyr passa près d’un siècle aux mains de la famille d’imprimeurs qui entretenait par ailleurs des liens étroits avec les habitants du village. L’un de ses membres, Georges Firmin-Didot fut également maire de Saint-Cyr pendant près de 50 ans.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, le château fut occupé par les Allemands et gravement endommagé.

À la mort de Jean, dernier héritier des Firmin-Didot en 1952, sa veuve se sépara du mobilier du château et vendit les livres de la bibliothèque, avant de laisser le parc et le château à l’abandon. Ces derniers subirent de nombreux pillages et c’est alors que disparurent les faïences et coquillages qui ornaient diverses structures du domaine.

En 1957, le domaine, vendu à la bougie, est acquis par madame Élisabeth Maupoil. C’est elle qui lui donna pour la première fois le nom de Château de la Bûcherie. Elle entreprit de longs travaux afin de réhabiliter le parc, se fiant pour cela aux plans de 1864 et aux souvenirs du garde-chasse qui habitait le moulin du domaine au temps des Firmin-Didot. Elle transforma par la suite les lieux en un centre hippique où les chevaux pouvaient s’ébattre en liberté et monta en parallèle une activité de séminaire au sein du château à compter de 1971, peu après qu’il ait accueilli le tournage de quelques scènes du film Hibernatus avec Louis de Funès en 1969.

En 1994, un incendie dévaste une aile du château. Cette même année, madame Maupoil décède. Le domaine revient par legs au Conseil International de la Langue Française représenté par Hubert Joly. Ce dernier récupère un domaine mal en point et totalement envahi par la végétation. Il décide néanmoins de poursuivre sa remise en état et l’activité de séminaire d’entreprises mise en place par sa prédécesseure, mais celle-ci peine à se développer.

En 2010, le domaine est revendu aux Dautelle, tombés amoureux du parc. Benoît Dautelle, passionné de végétaux et grossiste en plantes aux halles de Rungis, entreprend trois ans de chantiers colossaux pour rénover le parc et transformer le château en hôtel de charme. Le couple est notamment récompensé de ses efforts par l’obtention du label « arbre remarquable de France » en 2015, attribué au magnifique platane d’Orient qui trône majestueusement au bord de l’un des plans d’eau. Son âge est estimé à 400 ans. Haut de plus de 30 m, il serait aussi l’arbre le plus imposant de France avec une emprise au sol de près de 1500 m2.

Grâce au travail acharné et conjugué de ces différents propriétaires, le domaine est aujourd’hui redevenu le véritable petit écrin de nature imaginé près de deux siècles plus tôt par Barillet-Deschamps. Il s’y trouve des essences d’arbres variées et colorées, pour le plus grand plaisir des yeux (tulipier de virginie, cyprès chauve de Louisiane, Gingko Biloba, liquidambar, cèdre bleu, séquoia, chênes, hêtres, charmes, frênes et marronniers…). Quel bonheur de cheminer à travers ce lieu plein de surprises, entre bois et prairies, plans d’eau et sources, serres et potager !

C’est dans ce décor magnifique que l’hôtel et ses 33 chambres et suites accueillent leurs hôtes depuis 2013. L’ancien moulin a pour sa part été reconverti en gite et peut héberger jusqu’à 6 personnes. Le château compte également six salles de séminaires et peut être privatisé à l’occasion de mariages et autres évènements.

En 2021, le restaurant « Cambrousse » a quant à lui ouvert ses portes dans le décor atypique des anciens celliers voûtés et semi-enterrés du château. Mené par le chef Robin Schroeder, c’est un lieu qui fait la part belle au terroir local avec ses menus 100 % surprise.

N’hésitez pas à vous rendre sur ma page dédiée au bonnes tables du Vexin pour en découvrir plus.


Alors, séduits comme moi par les lieux ?

Je ne peux que vous conseiller cet endroit plein de sérénité, mené par une équipe de personnes charmantes et attentionnées.

Et sachez notamment que le parc est librement accessible tout au long de l’année, que vous soyez ou non clients de l’hôtel ou du restaurant !

Château de la Bûcherie

5 rue du Parc – 95510 Saint-Cyr-en-Arthies

01 34 76 92 09

[email protected]

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