Vétheuil, belle à « croquer »

Des maisons aux couleurs chatoyantes, de belles villas, une majestueuse église qui domine le village, une explosion de fleurs à la belle saison, la magie des lumières et des couchers de soleil sur la Seine, autant d’atouts qui ne manqueront pas de séduire celui qui découvre Vétheuil, à l’image des nombreux artistes qui y ont un temps posé leurs valises…

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« Vétheuil » découle du nom Vetolio, apparu en 1193 qui résulte lui-même de la juxtaposition du nom germanique Widilo et du terme gaulois « ialo » pour désigner « la clairière de Widilo ».

La ville compte aujourd’hui 903 habitants.

Histoire de la ville

De par sa situation en bord de Seine, Vétheuil était au Moyen-Age un important bourg commercial, doté d’un port, d’un marché au blé et d’un grenier à sel. Des remparts ainsi qu’un château fort aujourd’hui disparus, complétaient le décor. N’en subsistent uniquement quelques souterrains situés en domaine privé. Ces bâtiments défensifs avaient été construits à l’époque des invasions vikings, pour protéger la ville de ces barbares qui remontaient la Seine à bord de leurs drakkars pour piller et mettre à sac les contrées traversées, et par là même les empêcher de progresser plus avant vers la capitale.

C’est en 911 que le traité de Saint-Clair-sur-Epte, conclu entre le roi des Francs, Charles le Simple, et Rollon, chef viking, marque la naissance de la Normandie. Le Vexin, alors à cheval sur cette Normandie nouvellement créée, et l’Ile-de-France, est séparé en deux ; les terres situées à l’ouest de l’Epte prennent le nom de Vexin Normand et sont concédées aux Northmen de Rollon, celles situées à l’est de la rivière, deviennent le Vexin Français auquel appartiendra désormais Vétheuil. Un siècle et demi plus tard, le duché de Normandie de Guillaume le Conquérant devient possession anglaise, lorsque celui-ci s’empare du trône d’Angleterre. Galvanisé par sa victoire outre-Manche, il décide de s’attaquer par-delà ses terres, au royaume de France. C’est le début de siècles de guerres qui opposeront les deux couronnes. Vétheuil, rattachée à la seigneurie de la Roche-Guyon, se verra ainsi successivement ballotée d’un royaume à l’autre. La ville passera pour la première fois sous la coupe anglaise en 1097. Reprise par Duguesclin en 1364, elle retombera aux mains de l’ennemi en 1419, avant de revenir définitivement à la France en 1449.

Dès le début du XIIIe siècle, une maladrerie et un hôpital y seront implantés par les chevaliers de l’ordre de Jérusalem. Seul vestige de ces institutions aujourd’hui disparues, la belle croix pattée de l’Aumône.

En 1583, une bulle papale instaure à Vétheuil la confrérie de la Charité du Saint Sacrement, un ordre dont la mission principale est d’enterrer les morts et de prier pour leur âme. Celle-ci officiera pendant plusieurs siècles, notamment lorsqu’une terrible épidémie de peste ravagera la population en 1635.

En parallèle, la confrérie de Jésus, dédiée à secourir les pauvres, est instituée en 1667.

En 1910, Vétheuil est touchée par la crue du siècle comme on l’appelle. En témoigne encore cette plaque.

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Notre Dame de Vétheuil

Du haut d’un large escalier de 50 marches, surplombant le village et la Seine, l’église Notre Dame de Vétheuil, magnifique édifice mêlant architecture gothique et Renaissance, est sans conteste l’un des fleurons du patrimoine religieux du Vexin.

Au XIIe siècle, alors que Vétheuil est sous possession anglaise, débute la construction de l’église Notre-Dame à la demande du roi Henri II d’Angleterre. Bâtis en pierre de Chérence sur un ancien édifice du Xe siècle, seuls le chœur et l’abside sont achevés lorsque la première vague de travaux prend fin vers le milieu du XIIIe siècle. Hormis l’élévation du clocher vers 1350 à la demande de Jeanne d’Evreux épouse du roi Charles IV le Bel, aucune autre réalisation n’est lancée jusqu’à ce que deux siècles plus tard, la reprise du chantier ne soit ordonnée par François Ier. Celui-ci se poursuivra sous le règne du roi de France Henri II et de son épouse Catherine de Médicis, et sera financé par les seigneurs de la Roche-Guyon, Louis de Silly et sa femme Anne de Laval. Louis de Silly n’était autre que le neveu du Cardinal d’Amboise, grand amoureux de l’Italie à l’origine de l’édification du premier château Renaissance de France à Gaillon, en Normandie, ainsi que celui, plus proche de nous, de Vigny. Cela aura on l’imagine influencé nos seigneurs de la Roche-Guyon, qui firent appel à l’architecte Jean Grappin – celui-là même qui conduisit les travaux de rénovation du château d’Ambleville – pour réaliser les magnifiques portails et façades ouest et sud de l’église dans un style Renaissance italienne. On préféra alors utiliser la pierre de Vernonnet, acheminée par la Seine, ensuite substituée par un calcaire venu de l’Oise. Ce n’est que vers 1560 que les travaux s’achèveront.

Même si de nombreuses statues ont depuis disparu de leurs niches, on ne peut que s’émerveiller encore devant ces façades richement décorées de frises, de balustrades, de vases, de coquilles et de gargouilles, et dont la splendeur est d’autant plus frappante lorsqu’elles sont baignées par la lumière du soleil couchant.

Sur les vantaux de bois du portail ouest que sépare une statue de la Charité, sont gravées des scènes et des figures bibliques. On pourra entre autres y reconnaitre Adam et Eve ou Abel et Caïn. Sur le fronton qui les surplombe, le soleil et la lune encadrent une Vierge à l’Enfant cernée de deux anges musiciens.

La particularité de Notre-Dame de Vétheuil tient par ailleurs à son étonnante toiture dont les motifs en losanges de tuiles polychromes ne sont pas sans rappeler ceux des églises bourguignonnes ou franc-comtoises. La restauration de la toiture est réalisée à partir de 1854, suite à des infiltrations d’eau qui menacent l’édifice. En 1835 en effet, un violent orage de grêle s’était abattu sur l’église, causant des dommages aux vitraux et à la toiture. L’année suivante, elle était frappée par la foudre. C’est l’architecte mantevillois Alphonse Durand, disciple de Viollet-le-Duc, qui conduit les travaux. N’ayant trouvé aucun texte relatif à la singularité de cette toiture, si différente de celles que l’on croise habituellement en Vexin, je ne peux que supposer qu’ayant participé aux chantiers des cathédrales de Besançon ou de Langres, Durand s’en sera inspiré pour rénover l’église de Vétheuil.

Edifiée sur commandes de têtes couronnées, l’église Notre-Dame de Vétheuil, dédiée à la Nativité de la Vierge, aurait eu pour vocation d’être un lieu de pèlerinage. Ainsi, le portail sud, auquel accèdent les pèlerins par le grand escalier, abritait autrefois une statue de Notre-Dame-de-Grâce devant laquelle ils pouvaient se prosterner et adresser leurs prières.

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A l’intérieur de l’édifice, un important statuaire en pierre polychromée, daté du XIV au XVIe siècles, figure les saints, les vertus, ou encore les rois et les reines bienfaiteurs de l’église. On notera également de belles fresques murales mais surtout un magnifique plafond peint mettant en scène les quatre évangélistes, Matthieu, Marc, Luc et Jean.

Les vitraux, soufflés par des bombardements alliés en 1944, ont fait l’objet d’une première vague de restauration par la Maison Lorin dans les années 50, puis d’une seconde par le maître verrier Michel Durand dans les années 1970.

Le retable de la Passion, en bois sculpté polychromé et doré, a pu être en partie reconstitué après que plusieurs des panneaux aient été dérobés dans les années 1970. La Flagellation, le Baiser de Judas, la Descente de la Croix et la Mise au Tombeau, retrouvés près de trente ans plus tard chez des antiquaires belges, ont ainsi pu retrouver leur place à Vétheuil.

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Notre Dame de Vétheuil est classée monument historique depuis 1845. Les escaliers extérieurs, ainsi que le calvaire du XVIIIe siècle qui trône à son sommet, sont quant à eux inscrits à l’inventaire supplémentaire.

Visiter l’église Notre dame

Le seul tour extérieur de l’église mérite le détour. L’église est néanmoins ouverte à la visite de Pâques à la Toussaint, les dimanche et jours fériés de 15h à 18h, et en Juillet et Août les samedi et dimanche de 15h à 18h.

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Autres éléments du patrimoine

La mairie et le bureau de poste et de télégraphe datent tous deux de la IIIe République.

En plus d’être baignée par la Seine, Vétheuil est traversée par le cours de trois rus, les rus de la Vallée du Roi, de Chaudry et de la Goulée. C’est sur ce dernier qu’est bâti un lavoir protégé par un toit à double appentis et son four en briques dont les lavandières récupéraient les cendres pour frotter le linge.

A la sortie de Vétheuil, en direction de la Roche-Guyon, d’anciennes serres de style Eiffel construites en 1937 appartiennent à présent à une fleuriste Impression Florale qui souhaite les réhabiliter pour son activité. On peut en voir la structure au pied des falaises de craie.

Quelque part, perdue dans le Bois du Chesnay, une immense arche de béton végétalisée surnommée le Dôme rappelle l’occupation allemande pendant la Seconde Guerre Mondiale. Ici, les soldats du IIIe Reich avaient établi un camp d’entrainement militaire aérien. Dans ce gigantesque hangar de 50m de large sur 10m de haut, ils abritaient des avions de combat. Le site comprenait notamment une piste de décollage ainsi que des cibles d’entrainement.

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Vétheuil, terre d’artistes

Vétheuil a vu passer quelques personnages réputés parmi lesquels Claude Monet est certainement celui qui marqua le plus les mémoires. Avant de devenir le peintre illustre que l’on connait, celui-ci a connu de longues années de désillusions et de vache maigre. C’est dans ce contexte difficile qu’il vint habiter Vétheuil de 1878 à 1881, dans une maison donnant sur l’avenue qui porte aujourd’hui son nom.

Il s’installa avec sa première femme, Camille Doncieux, leurs deux enfants Jean et Michel, et les Hoschédé, un couple d’amis et anciens mécènes à présent totalement ruinés ainsi que leurs six enfants. Camille servit de modèle à Monet pour tous ses personnages féminins ; elle eut également l’occasion de poser pour Manet et Renoir. Celle-ci, malheureusement déjà gravement malade à leur arrivée à Vétheuil, y décèdera l’année suivante. Elle repose depuis dans l’ancien cimetière.

Monet, malgré son grand chagrin, n’a d’autre choix que de continuer à peindre pour faire face à la crise économique qui sévit déjà alors. Toutefois, il n’agrémentera plus désormais certaines de ses toiles que de lointaines silhouettes féminines. Vétheuil en revanche, sera pour lui source intarissable d’inspiration. Elle sera l’objet de quelques 230 tableaux, qu’il peindra depuis son bateau-atelier ou arpentant les ruelles du village. L’église, le village, les bords de Seine, la promenade des tilleuls, les coteaux et les falaises de craie composeront autant de toiles aujourd’hui exposées aux quatre coins du monde. Grâce à elles, il gagnera peu à peu en renommée et sera bientôt en mesure de déménager pour Giverny, accompagné de sa seconde épouse, qui n’est autre qu’Alice Hoschédé.

Visiter la maison de Monet

Il est possible de visiter l’ancienne maison de Monet, sur rendez-vous, de mi-mars à mi-octobre. Pour cela, contacter Claire Gardie, guide du PNR du Vexin et actuelle propriétaire de la maison au 06.70.12.73.30 ou par mail à l’adresse [email protected]

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La beauté de Vétheuil ne manquera pas d’attirer et d’inspirer d’autres peintres tels qu’Abel Lauvray (1870-1950), élève puis ami de Monet, ou l’artiste américaine, Joan Mitchell (1925-1992) et son compagnon, le peintre québécois, Jean-Paul Riopelle (1923-2002).

Le sculpteur animalier, Christophe Fratin, vécut quant à lui à Vétheuil de 1850 à 1854.

En 1898, les frères Victor et Paul Marguerite, écrivains, s’installèrent au château dont ils avaient fait acquisition. En 1922, Victor Marguerite, humaniste et féministe bien avant l’heure, heurta les bonnes mœurs avec son ouvrage « la Garçonne » qui traitait de l’amour libre et se vit retirer sa Légion d’Honneur.

L’écrivain Yves Navarre (1940-1994), passera à Vétheuil une partie de son enfance dans la maison de campagne de ses parents. De cette période dont il restera nostalgique naitra le roman « le  coeur qui cogne » en 1974. Elle alimentera de surcroit certains passages de sa biographie parue en 1981.

Plus récemment, l’écrivain avant-gardiste espagnol, Julian Rios, auteur de Pont de l’Alma (2010), un roman construit autour de la disparition de Lady Diana, a choisi Vétheuil pour s’installer.

Art et artisanat aujourd’hui

• Poussez la porte de l’unique atelier de tisserand du Val d’Oise et venez découvrir ses créations originales à la boutique. Ouvert du jeudi au dimanche de 09h30 à 19h30. Créations-Tissages, 10 Rue de l’Eglise

• Rendez-vous à la galerie d’art de Sophie Dupeyrat. Ouvert les mercredi, samedi et dimanche de 10h30 à 17h30 et le jeudi de 9h à 16h. Plus d’info sur les expositions en cours sur le site de la galerie.

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Patrimoine naturel de Vétheuil

Vétheuil ce sont bien sûr ses agréables bords de Seine plantés de saules et son allée de tilleuls….

Jusqu’au début du XXe siècle, les coteaux de Vétheuil furent plantés de pieds de vignes et d’arbres fruitiers. Les berges y amenaient en pâture leurs troupeaux. Autant de cultures et d’activités en déclin qui disparurent peu à peu, laissant place à une végétation de type méditerranéenne favorisée par l’exposition au sud des coteaux. Falaises, pitons rocheux, pelouses calcicoles et zones boisées abritent désormais une faune et une flore abondante, parmi lesquelles de nombreuses espèces rares ou protégées. Ceci leur a valu d’être intégrés au programme européen de protection Natura 2000 et d’être classés réserve naturelle nationale en 2009.

Le sentier du GR2 les longe et permet de découvrir d’extraordinaires paysages et d’époustouflants panoramas (un article plus spécifique dédié à ce parcours paraîtra prochainement).

Au fil de la Seine en canoë

Découvrez Vétheuil et les coteaux de Seine depuis l’eau, en remontant un bras de Seine vierge de toute embarcation motorisée, et profitez pleinement de la nature.

2 parcours possibles. A partir de 30 € par bateau. Possibilité de coupler avec un circuit VTT.

Plus d’infos sur le site de Canoseine ou auprès de Julien Masson par téléphone au 06.81.09.49.82 ou par mail à l’adresse [email protected]

Prendre le bac

Depuis quelques années, un bac gratuit vous permet de rallier Lavacourt sur l’autre rive où vous pourrez rejoindre l’Ile de loisirs des Boucles de Seine ou bien juste profiter de la jolie vue sur Vétheuil depuis la terrasse du restaurant le Charlot.

Le bac fonctionne d’avril à octobre, les vendredi matin (10h-12h30) et les samedi, dimanche et jours fériés (10h30-12h45 et 14h45-18h20).

Attention, le bac n’embarque que 12 passagers par traversée, prévoyez d’être sur place suffisamment en avance pour le retour car il peut y avoir beaucoup de monde en saison !

Promenade à Vétheuil

Deux sentiers de découverte de Vétheuil sont disponibles

• le sentier du patrimoine
• le chemin de peintres dont le tracé est disponible dans ce document

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De passage à Vétheuil

Vous trouverez à Vétheuil tous les commerce et services nécessaires : boulangerie, supérette, bureau de poste, distributeur de billets, pharmacie.

Se restaurer

• En saison, la Route des Crêpes vous prépare ses spécialités de crêpes sucrées ou salées au bord de l’eau, à l’ombre des tilleuls. Sur place ou à emporter
• S’offrir une petite douceur : laissez-vous tenter par les délicieuses glaces maison de l’artisan chocolatier de Vétheuil. Un large éventail de parfums, le plus dur étant de faire un choix ! Et toute l’année, succombez aux douceurs chocolatées. Ouvert du mercredi au dimanche. Les chocolats de Vétheuil, 1, rue de l’église

Séjourner à Vétheuil

• Gite de groupe communal, le Presbytère, jusqu’à 15 personnes
• Le Moulin Bleu, jusqu’à 8 personnes. A partir de 280 € par nuit (2 nuits minimum), hors frais de ménage et de service
• Chambre d’hôtes la Véthinoise, 2 chambres à partir de 95€ la nuit. 1 gîte 3 personnes à partir de 80€ la nuit (2 nuits minimum) 68€ à partir de 5 nuits. Table d’hôtes à partir de 21€
• La Villa Lauvray, ancienne demeure du peintre Abel Lauvray offrant 3 suites privées pour 2 personnes à partir de 150€ par nuit. Vue sur la Seine

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