Le Moulin de Pont Rû, une association au secours des personnes vulnérables et de l’environnement

Il y a quelques semaines, je suis allée faire connaissance avec quelques-uns des membres de l’association Le Moulin de Pont Rû, lors de l’une des demi-journées portes ouvertes qu’ils organisent périodiquement à l’attention du public ; l’occasion pour moi d’en apprendre plus sur les activités de l’association que je ne connaissais que de loin, lors de cet après-midi fort intéressant et riche d’échanges.

J’en profite d’ores et déjà pour remercier de leur accueil et du temps consacré :

Guillaume, un ancien infirmier que sa quête de sens a mené jusqu’en Australie et en Nouvelle-Zélande pour une année de woofing ; dans la foulée il s’y est formé à la permaculture, ce qui lui permet d’occuper aujourd’hui les fonctions de jardinier principal de l’association

Alan, l’un des co-fondateurs du Moulin de Pont Rû, qui a derrière lui déjà un long parcours dans le milieu et la création de structures associatives

Diouma, chargée de communication

Sans oublier mes deux compagnes de visite du jour !


Présentation

Fondé en 2018 sur la commune de Bray-et-Lû, traversé par le rû de l’Aubette de Magny, le Moulin de Pont Rû, est un tiers-lieu à vocation écologique et sociale. Installé pour partie dans un ancien moulin du XVIIIe siècle, qu’Alan connaît bien, pour y avoir passé une partie de son enfance, il emploie actuellement 19 salariés.

Le volet social

Aide aux femmes victimes de violences

Initialement élaboré autour du développement personnel, le projet s’est rapidement orienté vers l’accompagnement d’une population fragilisée, en besoin de reconstruction et de renforcement du lien social. Il cible plus particulièrement les femmes victimes de violences.

L’association n’a pas pour vocation de leur fournir un accompagnement complet, mais elle tient à s’assurer que chacune des personnes qu’elle encadre bénéficie d’une prise en charge et d’un suivi intégral en dehors du programme. C’est pourquoi elle accueille exclusivement des femmes qui lui sont adressées par l’un de ses quarante organismes partenaires dans toute la France et qui s’occupent de les soutenir au quotidien dans leur combat (aide au relogement, accompagnement pénal…).

Ces femmes sont accueillies par petits groupes, pour une période de 5 jours entièrement dédiés à leur offrir une parenthèse, une bouffée d’oxygène, dans un épisode difficile de leur vie, à les aider à reprendre confiance en elles et à créer du lien. La semaine passée au Moulin est dense et riche. Au programme, de nombreux ateliers collectifs : gestion du stress par la respiration, yoga, art thérapie, théâtre, équithérapie, jardinage, découverte de la permaculture, cuisine, activités en pleine nature (marche, vtt, canoë…), sauna (aménagé dans une caravane), soirées jeux, spectacles…

Afin de ne pas oublier les victimes collatérales que sont leurs enfants, l’association voisine, la Source de Villarceaux, organise des séjours qui leur sont consacrés aux mêmes dates.

Séjours pour adolescents en difficulté

L’équipe du Moulin de Pont Rû travaille également avec des groupes d’adolescents issus de milieux défavorisés auxquels elle propose ce même type de séjour.

Soutien aux femmes réfugiées

Toujours dans l’optique d’aider les personnes à se reconstruire, l’association reçoit des femmes refugiées auxquelles elle propose une prise en charge à 360 degrés dans le cadre cette fois de plus longs séjours. Elle leur fournit ainsi un accompagnement complet et personnalisé (développement personnel, cours de français, cours d’informatique, aide administrative, aide au logement …) dans le but de favoriser leur inclusion sociale et professionnelle. A cet effet, elle a déjà installé sur son terrain une première tiny house, qu’elle espère prochainement rejointe par d’autres, pour ce programme intitulé « Restart Refugees ».

Au total, une vingtaine de personnes peuvent être hébergées simultanément sur place, logées en dortoirs de 3 à 4 personnes ou en chambres doubles.  Près de 500 personnes ont ainsi pu être accompagnées l’an passé.

Vibe, accompagnement des jeunes du Vexin

Le dernier projet en date, lancé par la Région Ile de France, est le Bus Vibe (Vexin Insertion Bus Emploi).   Il permet à l’association, en partenariat avec la mission locale de Cergy, d’aller directement à la rencontre des jeunes du Vexin, souvent confrontés à des problèmes de mobilité depuis leurs villages. L’objectif, les accompagner sur différents sujets en leur fournissant par exemple un support à l’apprentissage du numérique, une aide à la rédaction d’un cv ou encore au passage du permis de conduire grâce à un simulateur de conduite embarqué dans le Vibe… dans le but de faciliter leur accès à la vie professionnelle.


Le volet environnement / écologie

Parallèlement à ses activités à dimension sociale, l’association œuvre pour la transition écologique via entre autres, la permaculture et des actions pédagogiques de sensibilisation à l’environnement.

La permaculture c’est tout un ensemble de principes qui permettent de cultiver une surface dans le respect de la nature, des sols, et de la biodiversité, tout en tirant partie des forces et des bienfaits de chaque végétal en composant des alliances et en favorisant les interactions entre les plantes. Le trèfle ou les légumineuses contribuent par exemple à capter l’azote de l’air et à la redistribuer dans le sol au bénéfice de plantations voisines qui n’en sont pas capables.

C’est encore organiser une zone de strates ou forêt nourricière composée d’arbres et d’arbustes fruitiers, de plans de légumes, de couvre-sol, de légumes racines…

Ce travail de réflexion, d’observation et d’expérimentation vise à optimiser le jardin, à limiter l’intervention du jardinier et son impact sur l’environnement, à atteindre un équilibre écologique. Au Moulin par exemple, des poules ont permis, en picorant le sol, de défricher le terrain préalablement à la plantation des végétaux. Des paillages sont mis en place pour retenir l’eau, protéger les racines de la chaleur et du froid et limiter les désherbages. Les tiges asséchées des fleurs sont conservées pour offrir pendant l’hiver un habitat aux insectes, qui à leur tour participeront au bon fonctionnement du jardin le printemps venu. Les tournesols grillés laissés en pied seront source de nourriture pour les oiseaux. Des fleurs sont plantées pour attirer les pollinisateurs

Guillaume a aménagé une parcelle circulaire divisée en 4 zones exploitées par roulement annuel (une pour les plantes les plus exigeantes (tomates, poivrons…), une pour des plantes dites « normales », une pour des plantes à action régénérante pour le sol, une zone en repos).

Plus loin, un petit muret de pierre en demi-lune a été dressé, autour duquel ont été plantées des aromatiques, plantes méditerranéennes qui profitent ainsi de la chaleur produite par les pierres.

Une serre a été réalisée par un menuisier à partir de fenêtres récupérées sur le bâtiment lors d’un précédent chantier participatif.

Dans sa démarche zéro déchet, Guillaume a également installé des toilettes sèches, un bac à compost dédié aux végétaux du jardin et un autre aux déchets de cuisine, qu’il mélange à des copeaux de bois fournis par un élagueur en local.

Grâce à tout cela aujourd’hui, sur un terrain de 1600 m2, l’association qui propose à ses bénéficiaires une cuisine 100 % végétarienne, est d’ores et déjà capable de subvenir à la quasi-totalité de ses besoins alimentaires.


Les projets de l’association à court et moyen terme

Actuellement : chantier participatif de plantation de 500 arbustes fruitiers et de haies (brise vent, habitat pour la biodiversité) sur le nouveau terrain acquis par l’association (C’est CE WEEK-END !!!, infos et inscriptions ici)

Implanter de nouvelles tiny houses pour permettre d’accueillir plus de femmes réfugiées.

Doubler la capacité d’accueil globale et implanter un restaurant.

Accueillir de nouveaux bénévoles, si possibles réguliers, plus particulièrement pour le jardinage mais pas que…


Régulièrement des ateliers ouverts à tous (initiation à la permaculture ou autres), des chantiers participatifs mais aussi des apéros dinatoires sont organisés par l’association, alors si le cœur vous en dit, n’hésitez pas à consulter le site internet et les réseaux sociaux du Moulin de Pont Rû pour en prendre connaissance.

Le Moulin de Pont Rû

2 Rue du Moulin de Pont Rû

95710 Bray-et-Lû

[email protected]

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