A quelques encablures de Mantes la Jolie, Fontenay-Saint-Père, commune d’un peu plus de 1000 habitants s’étire le long du Ru de Fontenay.
Son nom lui vient d’une déformation du terme latin « fontana » en « fontadinum » qui désigne un lieu d’où jaillissent des fontaines. L’extension « Saint-Père » remonte quant à elle au Xe siècle, lorsque le village de Fontenay fût rattaché à l’abbaye Saint-Père-en-Vallée de Chartres.
C’est encore une magnifique journée de printemps, parfaite pour partir à la découverte de Fontenay-Saint-Père à laquelle j’accède par une allée d’arbres monumentale, agrémentée de tulipes et de jonquilles.
Le Sentier du Patrimoine de Fontenay-Saint-Père
C’est à la rencontre des lavoirs qui jalonnent le cours du Ru de Fontenay que nous emmène sur 4,5km le Sentier du Patrimoine de Fontenay-Saint-Père.
En chemin, nous croiserons l’Eglise Saint-Denis qui nécessite actuellement de coûteux travaux de restauration (avis aux amoureux du patrimoine et autres généreux donateurs ; dons possibles sur le site de Fondation Patrimoine).
Devant son portail on peut admirer la croix pattée de Boisfrémont que le soleil pare d’une belle couleur ocre. Elle se trouvait à l’origine au carrefour de chemins à la limite des territoires de Guitrancourt et de Fontenay-Saint-Père.
Plus loin la mairie, avec sa façade de briques rouges et son clocheton.
Puis l’abreuvoir de la Corvée au niveau de l’ancienne Grange aux Dîmes.
Et bien entendu, passage obligé par les lavoirs de la Grande Vallée, Léon-Andrieux, de la Grenouillère, du Saussaye à deux bassins et de Grez avec son vaste bassin ceint de murs mais non couvert.
Petite histoire des lavoirs
Autrefois, la lessive s’effectuait directement dans les rivières, sur une pierre plate ou une planche. C’est pour lutter contre les épidémies et face à la pollution des eaux occasionnée par la révolution industrielle, que sont apparus au début du XIXe siècle dans les villages et les campagnes les lavoirs tels que nous les connaissons aujourd’hui. La propagation des maladies n’est alors plus attribuée comme ce fût le cas pendant des siècles au châtiment divin, ou encore à l’œuvre des sorcières… Le Siècle des Lumières puis le courant hygiéniste ont permis de prendre conscience de l’interaction directe entre les activités humaines et la contamination de l’eau. De là, la nécessité de différencier et de séparer les points d’eau selon leur usage : fontaines pour s’approvisionner en eau pour les tâches domestiques et la confection des repas, abreuvoirs pour permettre au bétail de se désaltérer, lavoirs pour le rinçage du linge. La lessive se fait en effet en général à l’intérieur de grandes bassines ou baquets. On se rend au lavoir pour le rinçage du linge qui nécessite un volume d’eau claire bien plus important. Certains lavoirs toutefois comportent deux bassins, l’un pour le lavage, l’autre pour le rinçage. C’est le cas du lavoir du Saussaye ici à Fontenay Saint-Père. Le travail des lavandières est difficile. Une fois le linge rincé, il doit être vigoureusement tordu, puis frappé avec un battoir pour l’essorer. L’aménagement des lavoirs, bassins généralement entourés de murs sur trois côté et couverts par une charpente et un toit en appentis, permet de protéger du vent et des intempéries et en cela de réduire quelque peu la pénibilité du travail des lavandières. Outre leur usage fonctionnel, les lavoirs sont aussi des lieux de rencontre où les femmes viennent s’échanger les dernières nouvelles. Leur utilisation perdurera jusqu’au milieu du XXe siècle.
Fontenay-Saint-Père, c’est aussi…
- un marché nocturne le vendredi de 16h30 à 21h
- le marché de la Citrouille en octobre
- le Mémorial de la Bataille du Vexin et le Circuit Vexin 1944